Les origines du projet de plantation de haies mellifères

Plusieurs évènements et rencontres successives m’ont donné envie de planter. 

Ma formation au CFPPA de Hyères 

Ce projet prend sa source tout d’abord dès mars 2022, lorsque durant mon BPREA en Apiculture au CFPPA de Hyères, j’ai l’occasion de suivre des cours de biologie et d’agroforesterie. Nous étudions le pouvoir de la haie qui est une succession écologique formidable pour les sols, la faune et la flore. Nous visitons plusieurs exploitations en permaculture, en api-foresterie et je prends conscience qu’avec la sécheresse de l’été passé, la prairie du terrain de nos ruches en Ariège a très vite cramé. Ce qui veut dire : plus de fleurs à butiner…

Une tempête ravage nos arbres centenaires

L’histoire me montrera d’ailleurs que le climat impacte considérablement les sols, même dans une région plutôt humide comme l’Ariège, puisqu‘une tempête aura raison de nos arbres centenaires sur le domaine à l’automne 2022. En effet, les sols n’ayant pas vu une goutte d’eau, s’assèchent et il suffira d’une grosse bourrasque pour que les arbres et leurs racines s’arrachent net. Il devenait urgent de replanter. Le projet des haies arrivait donc à point nommé. 

La découverte de l’association Haies Ariégeoises

Mon rucher étant situé dans un parc régional, je me suis mis en quête d’information sur les haies, le choix des plants et comment s’y prendre pour mener à bien un projet. La solution fut vite trouvée : Haies Ariégeoises, qui est une association qui accompagne les porteurs de projet. Il mettent à disposition des salariés de la chambre d’agriculture d’Ariège qui nous ont aidés à visiter le terrain, élaborer un plan et un dossier pour obtenir des subventions.

En août 2022, le projet était validé, mais tout n’était pas terminé. Il a fallu réfléchir à toute la logistique autour de ces plants. Car finalement, un petit plant, c’est l’équivalent d’une baguette d’Harry Potter, mais une fois mis en terre, il faut l’arroser, le protéger avec une clôture, car les cervidés les adorent en dessert ! Et ensuite, il faut encore de la patience jusqu’aux premières feuilles et fleurs.

Cent mètres d’espèces mellifères plantés

Première opération : décompacter et creuser la terre 

La première opération commencera dès décembre 2022. Il aura fallu décompacter la terre et creuser des trous espacés pour fixer les emplacements de la future haie. Cela permet aux racines des jeunes plants de se faufiler plus facilement et de se déployer.

Ensuite, nous avons rebouché les trous pour que le sol ne soit pas surexposé au gel et au lessivage de la pluie. Il ne nous restera plus qu’à attendre la fin des grands froid et à reporter une fois la plantation pour nous lancer.

 

La sécurisation de la haie avec une clôture en piquets d’acacia 

Lors du week-end du 18-19 février, la tarière et l’enfonce piquet ont ainsi tourné à bloc pour permettre de clôturer le champ du domaine où sont installés le rucher pédagogique d’Apis Universalis et quelques-unes de mes ruches.

L’idée est ainsi de protéger ces jeunes plants des cervidés et de notre troupeau d’ânes Pyrénéens qui sont les gardiens de ce lieu. En effet, ils maintiennent en broutant, les espaces ouverts, et laissent donc des prairies qui donnent à nos pollinisateurs leurs premières sources de pollen et de nectar au printemps.

Dernière étape : la plantation de la haie

Le projet de plantation a ensuite démarré le lundi suivant avec plusieurs amis proches et bénévoles ainsi que des membres de l’association Haies Ariégeoises qui ont apporté les plants, les protections en jute et des protège-arbres avec des piquets de maintien.

En une après-midi très conviviale nous avons pu planter 80 arbres sur 100 mètres de linéaire. Enfants, parents et amis auront fourni de l’huile de coude pour planter ces merveilles dans la bonne humeur. Un super outil éducatif et collectif qui nous aura surboostés.

  

Pourquoi ces haies sont-elles si importantes ?

Les avantages de la haie 

Nous avons planté une haie dite « champêtre ». Elle comprend : des buissons, des arbres intermédiaires et des grands arbres. On constitue une haie avec plusieurs strates, ce qui offrira de l’ombre à la parcelle, limitant ainsi son assèchement.

La haie fournit aussi des feuilles qui entretiennent le sol et donnent à manger aux animaux. Elle offre un habitat aux auxiliaires de culture comme les insectes et les oiseaux. Elle offre aussi par ses fleurs du pollen et du nectar aux pollinisateurs comme nos chères abeilles à miel.

Un besoin vital en nectar et pollen pour les pollinisateurs 

Un peu comme nous, les abeilles ont besoin de plusieurs fruits et légumes par jour. Chez elles, l’énergie c’est le nectar de fleur ou le miellat. Mais le pollen, c’est leur protéine, pour nourrir les larves et pulser leur système immunitaire. Ainsi, elles ont besoin de 3 à 5 pollens différents en même temps. L’apport de haies permet ainsi d’amener des pollen variés en plus, et les différentes strates de plants vont prendre le relais au fur et à mesure que la saison estivale avance. A l’hiver et au printemps, ce sont les fleurs de la prairie qui sortent en premier, puis quand ça chauffe l’herbe se dessèche buissons, ronces et enfin arbres prennent le relais vers l’été.

Comment aider, vous aussi, les abeilles ? 

En plantant des haies, comme nous l’avons vu, on relance ainsi la biodiversité. On complète aussi le calendrier mellifère et pollinifère pour les pollinisateurs domestiques et sauvages.

Donc si vous voulez sauver les abeilles, plantez des fleurs, mais plantez aussi des arbres, ils se plantent une seule fois, puis ils referont des fleurs chaque année. A vous de jouer, je compte sur vous ! ;) 

Retrouvez sur Instagram la story "Plantation" pour plus de photo et ci-dessous, la vidéo interview de Guillaume Tarrieus qui présente notre projet.